L'art contemporain prend la Bastille
Superbe journée, ce jeudi 2 juin, pour une passionnante visite du Marché d'Art Contemporain qui se tenait à la Bastille du 1er au 5 juin, qui occupera la Place Saint Sulpice du 23 au 26 du même mois (une centaine d'exposants, l'Ile des Impressionnistes à Chatou du 14 au 16 octobre (200 exposants) pour revenir à la Bastille du 27 octobre au 1er novembre avec 480 exposants.
Je vous indique un lien qui vous permettra d'obtenir des places gratuites, à imprimer chez vous, directement : c'est le site de l'organisateur de
ces manifestations, et de bien d'autres. Le catalogue de l'exposition, très bien illustré est fourni, également gratuitement, à l'entrée.
Ca fait 18 ans que les amateurs d'art et des acheteurs éventuels viennent user leurs semelles ici. Il faut bien avouer que les prix semblent parfois "doux", ce sont des prix "ateliers" sauf
lorsqu'il s'agit de galeries exposantes. Le côté intéressant est assuré par la vatiété des exposants, il y en a vraiment pour tous les goûts, et la plupart des bourses.
La grosse majorité des artistes m'a autorisé à prendre des photos, certains avec un grand plaisir, d'autres avec une petite crainte, mais j'ai demandé la permission à tous ceux que j'ai choisi de
représenter sur ce blog. Une petite dizaine, par contre, un peu paranoïaque, a refusé la moindre prise de vue; j'ai, bien entendu obéi.
Il faut cliquer sur les photos pour les voir "en grand" et je vous encourage fortement à aller sur les liens indiqués (le nom de l'artiste, généralement) pour prolonger la visite sur les sites des différents créateurs.
Et maintenant, au fil des allées ...
De l’humour, un brin d’arrogance, une touche de poésie… les sculptures de Flodiner peuplent un univers décalé dans lequel on entre avec le sourire.
Le bois, le métal, le verre, l'os, tout ça assemblé de telle manière que ses pièces ressemblent à des bijoux géants.
Des silhouettes de grès gracieuses et très expressives.
"Je suis une passionnée d’architecture, de territoires urbains, de sites et de paysages industriels. A travers mes travaux je parle des hommes, de leurs mouvements, de la foule d’empreintes
que laissent leurs vies et leurs corps sur le réel...
Depuis longtemps le monde de l’industrie me fascine avec ses machines étranges et organiques qui sont bien autre chose que de simples ferrailles inanimées.
J’ai choisi de traiter ce thème sur de larges plaques d’acier structurées par la rouille. Cela crée une continuité logique et forte de cette atmosphère industrielle et l’éclat du métal
réhausse d’autant plus l’intensité des couleurs."
Récupérer des canettes de boissons pour leur couleur ou leur logo et les intégrer dans des sculptures. C'est le défi que lance depuis quelques années, Alfredo Longo. Bricoleur depuis l'enfance, artiste-peintre depuis l'adolescence, l'homme se proclame « sculpteur-récupérateur » d'objets de publicité !
"Je travaille comme indépendant dans l'événementiel. Je me promeus seul, sans subsides. J'accueille des collègues qui exposent dans ma galerie. Comme artiste, j'ai testé vers 1992, la récupération de cartons. Je les intégrais dans des statues d'humanoïdes monumentaux que je peignais. La société de marketing nous transforme constamment au gré de la création de produits de consommation qui nous aguichent. Je retranscris leurs couleurs, leurs logos dans mes œuvres qui, elles-mêmes, sont dérivées de bricolages de récupération : clous, vis, boulons soudés entre eux, bronzes que je récupère dans les casses et que je refonds. Je me procure les canettes dans des snacks. Les citoyens peuvent m'en apporter, rincées. Entre mes mains, elles font partie intégrante d'œuvres hyperréalistes. Sculpteur, je pratique le développement durable avec le public comme partenaire !"
Cliquez sur son nom (c'est une vidéo) parce que l'éclairage de son stand ne rendait vraiment pas justice aux pièces de l'artiste.
Sa technique et sa manière de travailler sont expliquées là >>> Art Luberon, et le résultat est magnifique.
Vous pourrez trouver une présentation vidéo de l'artiste là >>>
Né en 1955, Denis Chetboune est un autodidacte revendiqué. Son enfance en Afrique Noire, ses nombreux voyages développent sa propension à vagabonder, à déceler en musardant. –
« Ne demande jamais ton chemin à quelqu’un qui le connaît, tu risquerais de ne pas pouvoir te perdre ».
Ses multiples pérégrinations ont soulevé chez lui de
nombreuses interrogations quant à l’homme et à sa destinée. Ses sculptures sont ses réponses à ses questions.
C'est un sculpteur qui développe depuis quelques années une recherche autour du fut de pétrole; cet objet, au centre de son oeuvre, nous met face à notre situation de consommateur, et fait
réfléchir à notre devenir de citoyen de cette terre.
Parallèlement, il pratique et nourrit sa recherche artistique de musique; Batteur-percussionniste, il a comme désir de nouer un lien entre ses deux aspirations.
Les oeuvres exposées m'ont fait penser à des divinités amérindiennes.
"La vie, le mouvement, l'inox, trois éléments mêlés pour exprimer mon amour de communiquer un petit morceau d'éternité.
Cet acier que je tords et que je soude depuis plus de 20 ans est le complice de ma joie de vivre, m'entraînant vers cette merveilleuse légèreté de l'être."
De l'imagination, du savoir-faire et le talent de rendre l'inox très expressif.
Les tableaux et les personnages sculptés par Maurice BARBETTE apportent de la gaieté à ceux qui les contemplent. Ils révèlent le bouillonnement créatif de l'artiste.
Celui-ci travaille l'acier inoxydable avec virtuosité n'hésitant pas à l'associer au verre de Murano ou même aux douelles des barriques de vin. Un travail d'une belle sensibilité doublée d'une
bonne dose d'humour, tant dans l'approche que dans la dénomination des oeuvres.
"Je vais chercher en moi ce que j'ai de meilleur. La source d'inspiration c'est une partie de ce que j'ai de plus beau en moi. C'est comme si j'ouvrais les vannes de ma créativité, et je
cloisonne tout le reste, je m'extraie de la réalité. Les personnages sont pensifs, sereins, il y a une certaine poésie. J'ai envie de donner de la poésie aux gens, du rêve."
Un très beau site, et on imagine très bien Lussou sculpter en musique, on imagine la terre danser.
"la liberté, dans l’art, c’est ce qui me plaît et toute innovation, toute remise en question des techniques existantes après les avoir intégrées sont un moyen de l’atteindre. c’est pourquoi, j’ai toujours besoin de nouveauté, de changements et de qualité, m’ouvrir à ce que je ne connais pas pour en tirer la richesse de son mode et la mélanger aux autres, toujours en quête de sublime ..."
J'ai juste eu le droit de photographier cette paroi, la photo ne lui rend pas justice, allez plutôt visiter son site.
Bronzes et peintures
Photos retirées à la demande de Corinne Dauger
Sur son site, des vidéos à voir, histoire de faire plus ample connaissance.
Il est né en 1950, designer d’intérieurs de profession, artiste dans l’âme, il
rêve de peindre depuis son plus jeune âge, il faudra attendre 50 ans pour que le rêve se réalise.
En 1995 il commence ses premières toiles. Passionné par le Pop-Art, il remet au goût du jour le cut-out (collage d’images) qu’il accompagne de messages qui traversent toute la toile.
Ensuite il utilise des objets qu’il peint et détourne de leur contexte et c’est à ce moment qu’Yves Henry met au point ses peintures en trois dimensions.
Brocanteur, poète, il offre à voir une oeuvre recherchée, sensible. c'est un La Fontaine devenu sculpteur. Originaire de Rodez, il a fait les beaux-arts de Toulouse.
C'est un artiste "récupérateur". Il utilise des pièces de l'industrie mécanique qu'il coupe, soude, polit et vernit; elles deviennent ainsi des sculptures et des bas-reliefs. Un site également très intéressant.
De très belles silhouettes, nobles, élancées; de magnifiques Raku qui nous font rencontrer l'Afrique et l'Asie.
Elle est également peintre, cette pièce était exposée à l'extérieur. Pour les peintures visitez son blog, présence d'une petite vidéo dabns le dossier de presse.
"L'art est une liberté d'expression dont seul l'artiste en limite les frontières"
De lames d'acier en projection de chrome, il nous transmet sa vision du monde animal.
"De la couleur, de la gaïeté, de l'amour, de la couleur, des petits pois ,de gros coeurs, de la rondeur, du rêve et encore de la couleur .....
Telle est ma philosophie que je partage avec mes sculptures et mes peintures....."
Eva Grammatikopoulos est née à Salonique, en Grèce.
"En suivant l' évolution de la sculpture peinte, de l' antiquité jusque aujourd'hui, j'essaye de tracer ma propre ligne, un style personnel, influencée par mes origines grecques, ainsi
que par l'Art nouveau, le Pop Art, et le Néoclassicisme. Je n'ai pas peur de l' esthétique.
Harmonie fluide, abstraction équilibrée, beauté, sensualité, pureté de la forme, amour du symbolisme!
Les lignes tourbillonnantes, les couleurs chatoyantes, piégées dans les motifs du graphisme Pop, par fois psychédélique ... La scène théâtrale a toujours était et sera toujours présente dans
mon esprit ..."
C'est très sympa, bourré d'humour, et, si vous le désirez, elle travaille sur commande, avec vos textes ou la situation que vous lui présentez; une initiative qui va plaire à plus d'un parent, j'espère, n'hésitez pas à la contacter.
"Le jour où j'ai touché de la terre pour la première fois j'ai su que j' avais trouvé mon vocabulaire. Une matière toute simple qui s' utilise depuis la nuit des temps, fragile et pérenne à la fois. J' ai senti que j' allais pouvoir exprimer mes sentiments, mes émotions , mes colères . J 'utilise la terre de la région, c' est un point de départ qui me permet de voyager plus loin . Je n' emploie pas l'émaillage car je recherche la simplicité, la pureté des formes, pour mieux véhiculer mes ressentis. J' essaye de travailler sur l'essentiel."
Je ne suis pas bien fan de l'aquarelle, mais son travail m'a bien plu. Je vous recommande la galerie "Jazz".
Allez voir son site, il n'y a rien à ajouter, c'est la même tournure d'esprit que notre ami Christophe Ackerer (lui, en céramique) dont je vous ai déjà parlé sur ce blog. Je vous conseille une visite de ze making off, histoire de vous faire une idée de la simplicité de la chose.
Un très beau travail de sculpture et de Raku que vous pouvez également voir sur ce site : Galaxie des Arts
Il fait partie des "peintres-assembleurs". Il aime récuperer et assembler divers matériaux comme la rouille, le carton, et divers objets déchus, trouvés au fil de ses déambulations. A cela il ajoute la picturalité de la peinture et des écrits. Sa production est pleine d'Ènergie et d'humour, ses thêmes de prèdilection : la ville, la consommation, le temps qui passe. Il nous livre à travers ses oeuvres, sa vision tendre et caustique d'un monde où tout est consommable, du plus simple objet à l'individu lui-même.
Différentes formations aux ateliers Terres et feux, Debain, Fleury. Il pratique la sculpture depuis 2000. Il réalise en terre cuite, bronze ou en plâtre, des personnages, seuls ou en groupe, dans des situations de la vie quotidienne. Il utilise parfois des pièces métalliques existantes (plaques, outils, pièces machines) et des patines aux couleurs automnales. La sculpture finale donne une cohésion à l'ensemble et ouvre la porte à l'imaginaire.
"Durant plusieurs années, j’ai travaillé différentes matières aux cours des beaux-arts pour adultes, commençant par la terre, puis le plâtre, le fer, la filasse et enfin le bois. Mon travail se situe autour du corps, laissant apparaître le(s) vide(s). Le regard peut se perdre à l’intérieur et ressortir s’il le désire."
J'ai beaucoup aimé, il nous prouve que les objets ont une âme. Ici je n'ai pris que les tableaux "livres", mais allez visiter son site.
Il s'agit de deux soeurs qui travaillent le papier avec de très chouettes résultats (pour rester dans le bestiaire). Elles ont également un blog : c'est là.
Une petite bio sur ce site : unjenesaisquoi
C'est un passionné du travail du fer. Adolescent il passait déjà tout son temps avec le forgeron de son village du Nord Pas-de- Calais. Seinomarin depuis ses 20 ans, il a appris son art auprès de Guy Blondel, un Maître ferronnier rouennais. Après s'être "fait la main" sur des sculptures figuratives, il travaille depuis quelques années sur un genre plus contemporain. Marc Tiret récupère des métaux chez les ferrailleurs puis les façonne. Deux types de sculptures naissent de son travail : des objets obtenus avec des rebuts de fer ou de la matière transformée avec la forge.
Ils n'ont pas voulu que je prenne des photos, mais j'aime beaucoup ce qu'ils font, et je ne suis pas rancunier, tout d'abord Pierre Rouillon, plein d'humour, allez voir son site, ça vaut le déplacement, et Marie-Pierre Kuhn, qui a même refusé à Alexandre (15 ans) une photo avec son i-phone alors que pour lui demander l'autorisation il a du vaincre une timidité maladive, voici sa galerie. A mon humble avis, c'est lorsqu'on s'est débarrassé de sa paranoïa et de cette terrible crainte de la copie qu'on atteint le stade de grand artiste. Un des céramistes à qui j'avais demandé l'autorisation de photographier m'a accordé cette autorisation avec cette belle phrase :" on peut éventuellement copier ce que j'ai fait, mais on ne copiera jamais ce que j'ai dans la tête." A méditer, les enfants.
Voilà, fin de la visite, bravo à ceux qui ont tenu jusqu'au bout.
J'ai pris beaucoup de plaisir durant les trois jours passés à faire les recherches, à trier et redimensionner les photos, à voyager parmi les différents sites des artistes. J'ai revécu cette
journée ensoleillée au bord de la Seine et les quelques rencontres que j'y ai faites.
Je remercie tous les artistes avec une mention spéciale pour ceux qui m'ont permis de photographier. C'est grâce à vous que la vie parfois morne que mènent la plupart des gens revêt à certains
moments des couleurs venues de votre imagination et de vos créations.
Et merci aussi à Chloé, stagiaire chez "Art Absolument" pour sa gentillesse. Je lui souhaite une carrière journalistique artistiquement riche, longue et pleine du désir de partager.